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 Le miroir - Mai 2001

Il aura fallu tout ce temps pour comprendre
que je suis né adolescent, et que je quitterais
ce monde enfantin aussi libre que l’oiseau,
aussi léger qu’un nénuphar sur l’eau.

Je ne cours pas du Nord au Sud,
chemin qu’empruntent souvent le pollen,
les pigeons, le vent et les Gitans.
J’attends la saison du miracle des bourgeons,
car c’est alors que j’entends, à mi-chemin des pôles,
la sève bouillir dans le fût de mon chêne.

Bien sûr, j’aurais aimé être peintre,
j’aurais voulu être musicien, poète,
romancier, acteur, architecte.
Que seraient alors devenus
mes compagnons d’allégresse,
ignorés du Maître ?
Sciences et Arts ne connaissent
ni partage ni amitié, ni amour.

Ma compagne vieillissante
n’aura donc partagé que l’inachevé.
Doué pour tout, expert en rien,
j’ai survolé mon art sans jamais l’exercer.
J’ai tutoyé la perfection
en l’évitant au mieux,
rêvant seulement aux exploits
que je voulais impossibles.

Les fleurs de mon jardin n’ont pas de rancune.
Mon modeste parcours les enchanterait plutôt !
Sans prétention aucune,
je savoure leurs remerciements.
Car les soins attentifs prodigués
les embellissent un peu plus chaque jours.
Et ma rose préférée aux pétales étalés
me rappelle chaque matin que je vous aime,
vous mes enfants et toi, mon égérie.

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Les mains immobiles - Mai 1985

devrais-je me taire
et lier ces mains qui bougent ?

Imagine mes mains
immobiles à jamais.
Imagine leur destin.
Leur errance amoureuse
dans la nuit de ton corps
faisait perler l’absinthe.

Imagine mes lèvres
pétrifiées pour toujours.
Imagine leur fièvre.
Leur ivresse insensée
à la source de ton sexe
noyait mon coeur de plainte.

Imagine ma peau
refroidie chaque nuit.
Imagine son absence.
Pénétrée et comblée
ta chair écartelée
s’offrait pourtant sans crainte.

Devrais-je me taire
et lier ces mains qui bougent ?

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A ma mère - Février 1990 -

Mon cimetière est un village.
Ma maison, une tombe de pierre blanche.

Je marche avec toi, ma mère,
dans les allées ombrées de ton domaine.
Autant de croix à aimer,
La plupart abandonnées.

Ta main me guide vers mes racines coupées,
et sans retenue, je pleure.

Sur le pas de ta porte,
suspendu à tes lèvres immobiles,
je n’ose encore te rejoindre.

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Conte de Noël - 1980 -

C’était un mardi soir de l’année quatre vingt.
Le seize du premier mois de l’hiver que survint
une ombre douce et claire, dont les bras m’enlacèrent.
Des cheveux blonds et miel lentement retombèrent
Sur mes yeux interdits. C’était elle. Dieu merci !
Elle avait traversé la frontière sacrée.
Elle avait retrouvé le chemin de l’aimé.
Je voudrais le chanter, qui donc croit aux miracles ?
" Noël cette année-là tomba le seize du mois.
Noël cette année-là tomba le seize du mois ".


Ma mémoire qui du temps a retenu si peu,
hors l’image imprécise d’un visage bienheureux.
Ma mémoire aujourd’hui remonte la rivière
et les rives s’éclairent, et mon sourire aussi.
Quand je ne serais plus sur la terre qu’une pierre,
petit morceau de marbre jauni par l’air marin,
que le passant s’arrête et lise cette prière :
" Noël en quatre vingt tomba le seize du mois.
Noël cette année-là tomba le seize du mois ".

 

Après tant de douleur, après tous ces doutes,
la printemps est à l’heure et j’ai repris ma route.
J’ai marché aujourd’hui, pour la première fois,
en dehors de la nuit et sans autres dégâts
qu’une plaie refermée à large cicatrice.
Mémoire à tiroir, n’oublie pas qu’une fois :
" Noël en quatre vingt tomba le seize du mois.
Noël cette année-là tomba le seize du mois ".

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L'océan - 1992 -

Aimer la mer
c'est s'aimer un peu plus
à chaque déferlante.
C'est boire l'horizon
et s'enivrer de vent.

Malgré le grand chahut
des nuages et des flots
qui bousculent notre bateau,
qui secouent notre chalut,
sa carène ventrue
caresse l'onde verte
aux replis écumants.

Aimer le mer
c'est s'aimer autrement.
C'est hurler plus fort
que les fiers goélands.
C'est défier la peur
de renaître chaque matin.

O bel océan,
livre ouvert sur notre vie,
tempêtes semées
et bonheurs récoltés.
Doux mélange de calme
et d'orages voluptueux.

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La vie intérieure - 1990 -

Paupières closes.
Ma rose amoureuse
écoule la sève et le sang
devant mes pupilles
dilatées par l'obscurité.

Je ne veux plus regarder le monde
et je marche obstinément
sur une musique baroque,
souvenir lointain
de ma rose princière.

Douce à mon coeur
la mélodie s'envole
vers Dieu qui l'écoute.

Paupières closes.
Le noir uniforme de la nuit
s'égaie de pétales rouges.
Ce n'est pas mourir
que suivre amoureusement
la lumière des fleurs.

Pourtant j'accepte de vieillir
au son de ta musique
au parfum de ton suc.
Et les paupières closes,
j'irai, parcourant notre vie,
jusqu'au bout de ton sourire.

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L’attente - 1986 -

Buste droit.
Cou raide tel en minerve.
Regard vrillé.

L’attente est belle.

L’apparente immobilité du soleil
teinte les joues
de lumière uniforme.

La peau se tends.
Les yeux se creusent
et dardent l’air inerte.

L’onde d’une présence
bascule l’ordre figé.
La vie reprends d’un coup.

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Nostalgie - 1979 -

J’ai vu le jour
un matin de soleil triste.
Je suis né ce jour
où la mer, le ciel et l’horizon
réunis enfin dans ton regard
m’ont éclaboussé d’écume transparente.

Enfantement sans larme,
ma vie a commencé.
L’oeuf rond que tu as fécondé
a eu sa coquille brisée
au premier souffle d’air marin.

Je t’attendais sur mon bateau,
bariolé comme un pierrot.
Arlequin des mers, j’ai peint pour toi,
de port en port, d’île en île,
une immense toile en forme de patchwork.

Mais pourquoi s’inventer une histoire ?
Le soir est tombé sans qu’on y prenne garde
et le temps n’est plus aux contes de fées.
La brume a envahi les quais du port,
et les bateaux enchaînés
ont oublié l’heure
des grandes aventures.

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A Romain - 1996 -

J’entends
ton premier cri de vie, Romain.
Message d’avenir,
Cri de délivrance.
Cri de naissance.
En cet instant précis, Petit Homme,
tu nous rends immortels,
et tu ressuscites
sans le savoir,
ma Mère et mon Père.

Chaîne infinie,
perpétuée par l’amour de tes parents.
Ton message est clair :
"Maintenant vous ne pouvez plus mourir".

Tu ne connais pas encore
la force de ton mandat.
Tu ignores ton pouvoir,
parcelle divine, énergie pure.

Car bientôt tu porteras
dans ton coeur, en précieuses reliques,
le souffle de tes Anciens.
Tu seras l’aîné de notre aînée.
Tu seras aimé d’elle,
autant que nous l’avons aimée.
Tu seras l’Ange
qui transportera nos âmes
d’une rive à l’autre
dans une barque blanche.
Tu seras le messager
de nos actions terrestres,
l’alibi de nos erreurs,
le témoin de notre parcours.
Tu seras la Vie,
notre Vie,
quand nous-mêmes aurons quitté la route
et emprunté un chemin de traverse.

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A Marine - 1998 -

Romain à son tour
attendait ton premier
cri d’amour.

Le front étoilé
de sable et de sel,
face au vent,
il devinait la vague
qui allait porter
ton bateau.

Il savait que tu viendrais
par l’Ouest
navigant sur un galion
dont la proue rappellerait
le visage de ta mère.

Enfant d’Armor,
messagère d’Océan,
tu es l’eau salée
des baptêmes,
l’eau de vie
de la fosse abyssale.

Tu es née
parmi les coquillages
petite Marine.
Jeune fille
au coeur peint en bleu.
Et la Bretagne en fête
fleurit ses ajoncs,
jaunit ses genêts,
heureuse d’accueillir
une nouvelle ondine.

Comment pourrons-nous oublier
la marée de ce jour,
coefficient cent vingt,
qui a déposé ton berceau
aux pieds des Marronniers.

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A Chloé - 2003 -

Deux lames d’argent se croisent.
Un bref éclair dans la nuit.
Et deux êtres se séparent.

Geste simple, rapide, limpide,
Pour une éternité de questionnements à venir.
Don de vie.
D’autonomie.

Don de liberté.

Ma Chloé, mon petit bout,
ta mère t’a donné la vie.
Ton grand-père, a ouvert sans le savoir
ta route d’aventures.
Le difficile chemin de tes envies,
la voie royale de tes élans à venir.

Où te mènera t’elle ?
Où décideras-tu d’aller ?

Je serais de tous tes envols.
De toutes tes escapades, de tous tes combats.
De tes folies, de ta quiétude, de ta marche
vers ces absolues certitudes
qui font courir les chercheurs de rêves !

Je serais invisible aux yeux du monde.
Invisible à tes yeux, sans doute.
Tu ne sauras rien de mes gestes.
Ni de mes mots qui consolent,
ni de ceux qui loueront tes réussites.

Tu parcouras le monde entourée de tes proches.
Et dans un coin de ton cœur,
ton aïeul fatigué de son propre parcours,
saura bien te dire que ta route est la bonne.
Saura bien te dire son amour.
Même si tu ne l’entends pas !

Puis quand viendra l’heure
de pouvoir lire ces lignes,
Quand viendra le temps des émois,
et des peurs enfantines,
prends ma main et suis-moi.

Où que je sois, je t’accompagnerais.
Je peuplerais tes rêves
De couleurs et d’odeurs enivrantes.
Je t’emmènerais dans l’île
où les hommes sont beaux.

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